L'Art Aujourd-hui : Entre Illusion et Réalité
- Arson .

- 4 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 nov.
Réflexion d’un sculpteur pop contemporain Français, sur l'Art aujourd-hui
L’Art aujourd'hui, ce mot qui fait briller les yeux, qui inspire tant de projets, de rêves, d’expositions
Pendant longtemps, j’ai cru, sincèrement et avec ferveur, que mon rôle était d’ouvrir les portes de mon univers à tous, sans distinction, ni barrière sociale ou économique. J’ai pensé que l’art, en tant que sculpteur pop et contemporain, pouvait être un pont jeté entre les mondes, un souffle d’air frais dans le quotidien, peu importe la condition de la personne qui regarde, qui ressent, qui questionne.
Mais après des années à exposer, partager, débattre, je dois me rendre à l’évidence : L'Art Aujourd-hui n’est pas accessible à tout le monde. Riches ou pauvres, peu importe, s'ils ne se sont jamais heurtés à l’histoire de l’art, ni élevées dans le goût du « beau ». Peut-être parce que, justement, le beau et l'art demandent une culture, une initiation, un apprentissage des sensibilités et des codes.
J’ai longtemps prôné un art démocratique, un art à la portée de tous
Mais aujourd’hui, je revois ma position. Dans une société qui multiplie les centres de recherche sur l’art contemporain, financés à grands frais par les impôts, on se retrouve devant des institutions où l’art obéit à des codes imposés : insertion, intégration, genre… comme s’il fallait toujours justifier l’acte créatif par une valeur sociale, politique, ou identitaire, à la manière des doctrines sociétales actuelles.
L’art est devenu le terrain de jeu d’appareils institutionnels
LArt-Aujourd'hui est tenu de participer aux réflexions sur « l’insertion » ou « l’inclusion », d’obsessions catégorielles qui relèguent souvent la recherche du beau, la vraie émotion, et la surprise esthétique ou du sens, au second plan. Un art "Sociétal" ou rien!
Aujourd'hui avec nos chers woks et autres transgenres, il ne faut plus dire "femme", mais "personne ayant un utérus", voire "personne ayant une vulve".. Un exemple, parmi beaucoup trop d'autres, du lessivage de cerveaux qui s'accélère. C'est la "normalisation" des déviances, la décadence outrageante du monde, de la civilisation "avancée".
Et pourtant l'Art Contemporain, celui qui sort des instituts de "recherche", s'effondre et c'est tant mieux, quand on pense aux milliards que coûte cette destruction artistique
On a créé des CRAC* où l’argent public englouti sert à financer des discours
Des discours qui se veulent émancipateurs mais finissent par formater, homogénéiser, neutraliser même, sous couvert de diversité, en imposant des normes sociétales qu'il vaut mieux respecter sous peine de poursuites. Tout est bon pour fabriquer une pensée unique, ne pas déranger les esprits en leur proposant un discours disruptif aux normes, dans une société ou il faut supporter la normalisation de l'abjecte et faire des particularismes de minorités les règles à adopter, sous couvert de liberté, bafouée et interdite lorsqu'il s'agit de contredire ces nouvelles normes..
Je ne crois plus qu’il soit possible de proposer un art « différent » au peuple anesthésié, ni même de revendiquer sa démocratisation
L’art n’est pas un remède universel, ni une potion magique qu’il suffirait de distribuer pour élever les consciences.
Il demande, comme toute langue étrangère, un apprentissage, une patience, une curiosité. Et tout le monde n’a pas l’envie, ni la possibilité, de se lancer dans ce voyage. Le foot et le sport en général, apaise et endort les consciences bien plus facilement.
Je préfère aujourd’hui m’adresser à ceux qui veulent, qui cherchent, qui sont prêts à s’ouvrir, à apprendre, à se laisser déranger. Il ne s’agit plus de croire que tout est possible, mais d’accepter que l’art, par nature, est un chemin sinueux, parfois élitiste, souvent exigeant, et toujours subjectif.
Le véritable luxe de l’art ne réside ni dans son prix, ni dans sa facilité d’accès
Le luxe de l'Art se trouve dans le temps et l’attention qu’on accepte de lui accorder, dans la capacité à rêver, à réfléchir, à se laisser emporter. Si l’on n’a pas cette ouverture à l’imaginaire ou à la pensée, alors, sans doute, l’art n’est pas fait pour soi.
*CRAC: Centre de Recherche d'Art Contemporain ou "craque ton fric"
(Parce qu'il faut "rechercher" l'Art et apprendre à fabriquer et créer de la laideur, à l'image du monde.)








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